Les stations de Biosécurité à la Réunion : un outil de préservation

icone feuille tropicale

Un nouvel outil pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes végétales qui menacent la biodiversité de l’île de la Réunion : Les stations de biosécurité


Différentes espèces :

Endémique : Plante ou animal natif d’une région et que l’on ne retrouve nulle part ailleurs au monde dans la nature

Indigène : Plante ou animal arrivé naturellement sur un territoire sans intervention humaine

Exotique : Plante ou animal introduit par l’Homme volontairement ou accidentellement sur un nouveau territoire


2017 - 2019 : Action Réaction !

Aujourd’hui, à la Réunion, les espèces exotiques envahissantes (EEE) se dispersent très vite. A ce propos, ce sont plus de 100 plantes exotiques qui ont été volontairement ou accidentellement apportées par l’être humain. Au contraire, les espaces indigènes et endémiques, elles, progressent à une allure moindre. L’UNESCO a réagi à ce sujet et a demandé aux acteurs de l’île de prendre des mesures visant à ralentir et atténuer le phénomène. 

En réponse, le Parc National de La Réunion s’est associé avec l’Office national des forêts dont l’un des objectifs est de lutter contre les plantes exotiques envahissantes. Pour se faire, l’ONF se base sur cinq critères :

  • Prévenir, afin d'éviter l'introduction de graines d'EEE ;

  • Intervenir le plus tôt possible (dès l'installation des premiers individus) ;

  • Adapter les moyens de lutte à la biologie et à l'écologie de l’espèce ;

  • Obtenir un couvert forestier le plus vite possible pour supplanter certaines espèces ;

  • Empêcher la fructification (couper les semencier ou hampes florales après la floraison).

Ainsi, en collaboration, ces deux organismes ont pensé et développé un dispositif novateur, jamais encore introduit sur l’île et dans les parcs nationaux européens. Il s'agit de stations de biosécurité qui visent à limiter la dispersion des graines invasives dans les espaces naturels. L'ONF a pris en charge la construction de ces stations, qui sont accompagnés de panneaux explicatifs destinés à sensibiliser les visiteurs à cette menace souvent méconnue du public. En effet, peu de personnes sont conscientes de l'importance de nettoyer leurs chaussures avant de commencer une randonnée dans des zones encore préservées.  

Panneau explicatif & éducatif

Retrouvez toutes les informations sur ce lien ou en scannant le QR code une fois sur place !

© Parc national de La Réunion - L. PEYRE

Le principe est simple, en quelques secondes, l’usager brosse et/ou tape ses chaussures contre la grille afin de retirer la terre contenant les graines invasives. Ainsi, la terre potentiellement contaminée tombe sur le bac situé sous la station.

De multiples expérimentation ont été faites : la première à destination des coureurs du Grand Raid, puis en 2019 sur le site de Grand Coude. A l’issu de ces tests, en un an, ce sont 68 kilos de terre qui ont été récoltés par les deux stations. Par la suite, un quart de cette terre à été mise en culture.

Constatation concluante mais alarmante : Sur les 2 500 germinations constatées, la moitié correspondait à des espèces exotiques, certaines étant dangereuses pour les écosystèmes.


2023 : Ça évolue !

Lors de l’année 2022, les éco compteurs de l’île ont comptabilisé plus d’1,5 millions de passages sur les sentiers de l’île, notamment au cœur du parc national. La prise de décision est rapide, en 2023, ce sont quatre nouvelles stations de biosécurité installées ! Le choix de leur localisation n’est pas anodin, elles se situent systématiquement à la frontière entre les milieux envahis et les milieux préservés. 

Photo issue du Parc National de la Réunion

De plus, avec une forte volonté de sensibilisation et d’apprentissage, le parc a créé une page dédiée sur son site internet pour informer et conseiller le visiteur dans la biosécurité. Un QR code amène d’ailleurs directement le randonneur sur cette page web depuis le panneau explicatif de la station.


Et ensuite …

A court terme, le Parc National prévoit d’installer un éco compteur à proximité de l’une des stations afin de pouvoir quantifier avec précision le nombre de personne utilisant le dispositif. Ces données seront utiles quant au déploiement de nouvelles stations à proximité d’endroits fragilisés.

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