Faut-il jeter les pelures de fruits en randonnée à la Réunion ?

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La Réunion, véritable joyau de l'océan Indien, abrite une biodiversité exceptionnelle et des écosystèmes uniques. Cependant, il est important de prendre conscience de l'impact potentiellement dommageable de certaines pratiques sur l'environnement de l'île. 

Souvent, sur les sentiers de randonnées, nous trouvons des peaux de bananes, de clémentines, ou encore des trognons de pommes. Malheureusement, la plupart des gens pensent qu’il est possible de jeter la peau de son fruit dans la nature pensant que celle ci se décomposera dans la nature. En réalité, ces pelures de fruits mettent plusieurs années à se décomposer complètement, engendrant des problèmes tels que la prolifération de rongeurs et la dispersion de graines. Dans cet article, nous explorerons plus en détail les conséquences insoupçonnées de l'abandon de ces déchets naturels lors de nos randonnées (et dans la vie quotidienne)...

Vous avez fini votre pique nique ?

Mettez vos pelures de fruits dans votre sac et attendez de trouver une poubelle ou de les composter :)

1.1 - Les chats et les rats, principales menaces

Le chat domestique et le rat ont accompagné l’Homme dans ses voyages par bateau vers la Réunion. Ainsi, aujourd’hui ces espèces prolifèrent et provoquent des problèmes sanitaire, environnementaux et économique. En effet, les déchets attirent les nuisibles, notamment le rat qui mange les œufs des espèces locales. C’est le cas par exemple des pétrels, le Pétrel de Barau et le Pétrel noir de Bourbon. Ce sont deux espèces classées “en danger” d’extinction sur la liste rouge mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ainsi, la grande menace pour ces pétrels est le chat domestique et le rat noir.

Constatation : un seul chat errant peut être à l’origine de la disparition de 90 pétrels par an et se nourrit à 60 % de cette espèce. 

Source : L’UICN & le Réseau Espèce Exotiques Envahissantes Outre-Mer

1.2 - La contamination des points d’eau

Les nuisibles cités précédemment contaminent également les points d'eau, augmentent ainsi le risque de propagation de la leptospirose, une maladie dangereuse pour l'homme. Il est important de noter que si les pelures de fruits laissées au sol peuvent contribuer à la prolifération des rongeurs, ce sont principalement les restes de repas abandonnés sur les sites de pique-nique qui posent problème. Un exemple flagrant est celui du Bassin Roche à La Réunion, où le sentier a dû être fermé en raison des personnes ne respectant pas la propreté du site après leur déjeuner. De quoi en frustrer plus d’un en raison de la beauté du site… 

Pour information, causée par une bactérie couramment présente dans les urines des rats, la leptospirose ou “maladie des rats” est une maladie bégnine mais grave si elle n’est pas traitée à temps. La transmission de cette maladie se produit le plus souvent lors des activités de baignade en eau douce, rafting, canyoning ou kayak par pénétration dans l’organisme ( Plaies, muqueuses, inhalation de gouttelettes). 

En 2022, une augmentation significative du nombre de cas de leptospirose a été observée à La Réunion, avec 165 cas signalés et 3 décès

(source : Agence Régionale de Santé de La Réunion).

Les déchets inorganiques* et organiques** doivent être ramenés avec vous et en aucun cas laissé sur les sentiers de la Réunion ou sur les aires de pique nique !

*Déchets inorganiques : déchets qui ne se décomposent pas naturellement dans l'environnement. Ils sont généralement issus de matériaux tels que le verre, le plastique, le métal, le papier, les produits chimiques et autres substances synthétiques.

*Déchets organiques : déchets d'origine végétale ou animale qui se décomposent naturellement (pelures de fruits, reste de repas, …)

3- La dispersion de graines exotiques envahissantes

Jeter son fruit c’est aussi disperser des graines exotiques qui sont envahissantes et cela menace la flore indigène de La Réunion. En effet, ces peaux contiennent des graines prêtes à germer. Les fruits exotiques, tels que le goyavier, possèdent souvent des graines capables de coloniser rapidement de nouveaux habitats. Ces plantes exotiques envahissantes disposent d’un pouvoir de reproduction et dispersion plus compétitif que d’autres, et se reproduit plus rapidement et plus facilement dans un milieu que les plantes indigènes, perturbant ainsi l'équilibre délicat de l'écosystème. 

Source : Parc National de la Réunion

Les plantes exotiques envahissantes de La Réunion

De nombreuses plantes amenées par l'Homme sont devenues très envahissantes et constituent un grand danger pour les espèces locales. (ONF)

Note : 

Assurez vous d'avoir un sac avec vous pour collecter vos déchets, y compris les déchets organiques, ou bien jetez-les dans les poubelles que vous trouverez sur votre chemin ou de les composter si possible !


Prendre conscience de ces impacts et adopter de bonnes pratiques environnementales contribue à préserver l'île intense et à maintenir l'équilibre écologique de ses écosystèmes fragiles 


Merci à ce créateur de contenu qui nous a inspiré afin de créer cet article préventif :

Adrien / lauz.ad

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